Comment d’une inscription au dispositif Lycée et apprentis au cinéma en Pays de la Loire (LAC) découle une histoire pleine d’opportunités, de rencontres et de créativité ?
Après plusieurs années sans participer au dispositif LAC proposé par l’association Premiers Plans, le lycée Edgard Pisani – sous l’impulsion de Virginie Jadeau, enseignante d’éducation socioculturelle – se replonge dans l’univers du cinéma avec deux classes dont les 2ndes aménagements paysagers et vitivinicoles. Ces derniers sont concernés par projet booktrailer (https://www.docpourdocs.fr/spip.php?article533) en lien avec les sélections du Prix des Incorruptibles (https://www.lesincos.com/) et mettront donc à profit leurs talents de cinéastes dans l’année.
Une proposition anodine…
LAC est également force de proposition d’ateliers pédagogiques, à destination de différents publics scolaires, entièrement financés par le dispositif. Fin 2019, relance du réseau art’ur à qui serait intéressé par 4h d’atelier « films suédés » ; la classe concernée par les sorties au cinéma déjà engagée sur le projet booktrailer ne peut y répondre en terme de planning.
Forcément bénéfique pour les élèves, le projet films suédés est « transféré » à la classe de 3ème prépa pro.
L’objectif principal est de réaliser le suédage d’une scène de film.
Le suédage est le remake d’un film réalisé dans des conditions artisanales voire rudimentaires, avec des acteurs qui en rejouent les scènes plus ou moins fidèlement, parfois seulement de mémoire.
Wikipédia
Le film a l’origine de ce procédé est Be kind rewind (2008) de Michel Gondry, bien sûr programmé à la sélection LAC 2019-2020.
Synopsis : Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels « SOS Fantômes », « Le Roi Lion » et « Robocop ».
Outre l’objectif final, les buts sont de comprendre la création filmographique – du storyboard à la production – avec l’exemple d’une scène de film connu, ici, « Les tontons flingueurs »
… devient une proposition surprenante !
Une ou deux semaines avant le 1er atelier prévu pour fin janvier, un mail particulier attendait parmi une dizaine d’autre dans la boite éducagri.
Son émetteur, Émile Rabaté, assistant-réalisateur de Julie Bertuccelli (réalisatrice entre autre de « la cour de Babel« ), expose et propose un projet passionnant : pour les 30 ans du CNC (Centre National du Cinéma), ce dernier, afin de valoriser ses actions pédagogiques, a commandé un court-métrage documentaire relatant différents ateliers qu’il finance.
Julie Bertuccelli et Émile Rabaté souhaitent venir filmer les 3ème prépa pro pendant l’intervention de Cécile Guichard.
Opportunité inouïe et unique pour nos collégiens de voir et de vivre une véritable expérience cinématographique avec une équipe professionnelle !
Une proposition qui prend vie
Après d’âpres négociations et discussions autour de l’organisation du projet – date, 2h d’atelier en plus ainsi qu’une copie du film documentaire pour l’établissement – le binôme de tournage est accueilli, fin février, dans la classe des 3ème pour des échanges pendant 1h, entre questionnement et étonnement face à des professionnels de l’industrie cinématographique. Autour de sujets aussi divers que les métiers du cinéma, le budget et le temps de création d’un film, le déroulement du tournage qui allait suivre mais également le fonctionnement du matériel, les élèves se préparaient intérieurement avant de se lancer dans la réalisation de la scène suédée.
Au foyer de l’établissement les élèves sont séparés en 3 pôles :
- acteurs : mis en place de la scène de tournage, apprentissage des textes et des postures, recherche d’accessoires
- tournage : préparation des scènes, des angles de prise de vue, timing des scènes, prise vidéo et son.
- montage : montage vidéo des scènes filmées, création de générique, incrustation de musique.
Les élèves investis dans leurs rôles respectifs, ont utilisé leur propre matériel pour filmer les scènes : leur smartphone. Cela leur a donné la possibilité de pouvoir continuer d’explorer, en dehors de l’atelier, la création vidéo. Toute l’intervention a été suivie, filmée et enregistrée par Julie Bertuccelli à la caméra et Émile Rabat à la prise son.
Une fin encore indéfinie
Le montage n’ayant pu être entièrement réalisé au cours des 3h d’atelier, les rushes restant devaient être envoyer à Cécile Guichard pour qu’elle le finalise.
Le contexte sanitaire de ces derniers mois n’a pas permis la production de la scène suédée et la perte de données d’un des téléphones servant au tournage entérine entièrement la possibilité de la voir éclore un jour.
Le film documentaire n’a pas encore été envoyé à l’EPL Edgard Pisani mais le sera prochainement.
Quoi qu’il en soit, les élèves sont repartis des images et des mots plein la tête, avec un seul centre de discussion à la sortie : ce qu’ils avaient fait, créé, imaginé en étant actifs dans un atelier pédagogique tout en étant acteurs d’un film documentaire professionnel.
Ce atelier mené en lien avec le réseau art’ur a reçu l’appui du réseau Lycéens au Cinéma.
Ludovic Waszak
Enseignant Éducation socioculturelle