EXPO VISION 

Projet socioculturel 2nde professionnelle AE & CEC 2019/2020 – 1ère professionnelle CGEA 2020/2021 du lycée agricole La Germinière (72)

Vendredi 16 Octobre 2020, la classe de 1ère pro CGEA a pu mettre en œuvre l’aboutissement du projet commencé en 2nde : l’expo photo Vision.

PERSPECTIVE : DONNER A VOIR SA VISION DU MONDE

Donner à voir une vision du monde, c’est au préalable nous mettre à distance de notre rapport à ce dernier en vue de le conscientiser et de le questionner. Ce monde nous parle à la fois de notre place dans un environnement à échelles multiples, à l’espace et au temps, de notre relation aux autres mais aussi à soi.

L’art est une sublimation et une revendication de cette expression de ce rapport au monde. C’est donc un medium idéal pour tenter de comprendre ce que nous sommes et ce qui nous entoure. La démarche artistique n’est en somme qu’un condensé de vie fait d’un mélange de hasard et de choix. En photographie justement, cette question de choix est primordiale et présente à chaque moment du processus de création. On choisit tout d’abord en cadrant une portion de la réalité. En cela, la photographie permet de questionner le réel et d’aborder la question de la subjectivité de toute image/vision, qui n’est qu’une représentation du monde ne pouvant prendre en charge tous les aspects du réel. Mais, cette question du choix ne s’applique pas seulement lors de la prise de vue. Tout le processus photographique est empreint de cet acte : on choisit des tirages parmi des séries de photos, on choisit ensuite un espace pour donner à voir notre vision, dans cet espace on décide d’un dispositif, d’une installation, d’une exposition.

RETROSPECTIVE, DU GESTE ARTISTIQUE A L’ACTE MEDIATIQUE

Amorcé en 2019/20, dans le cadre du projet socioculturel, ce projet, qui réunissait les classes de 2nde pro AE et CEC, a eu pour premier objectif la découverte de la photographie d’art. Une première immersion a eu lieu lors de la visite d’une exposition à l’Abbaye de l’Epau en septembre 2019 afin de découvrir l’univers artistique de nombreux photographes émergents ou de renommée internationale autour du thème de la place de l’homme dans l’environnement. Les élèves ont pu découvrir aussi différentes installations d’exposition à travers un parcours commenté par les médiatrices culturelles. La visite s’est terminée par un atelier de création donnant l’occasion de se questionner sur l’acte photographique, ses codes, son langage.

Cette première approche a permis ensuite d’aborder en classe les différents critères permettant de définir les enjeux et les objectifs de la photographie en général et de la photographie d’art en particulier. La deuxième période du projet a été consacrée à l’acquisition de notions techniques et pratiques autour de la lecture et de l’analyse d’images. En outre, cette période a permis de poursuivre l’acquisition d’une culture photographique.

A partir de Janvier 2020 a commencé la mise en place du projet. Les élèves ont été amenés à se mettre en scène dans des lieux choisis pour leur force évocatrice en lien avec un sentiment. Comment s’exprimer avec l’outil photographique? Comment utiliser ce médium pour traduire en image ce ressenti ?

Des lieux ont été répertoriés tant au lycée que sur la commune… Des lieux de passage, des espaces publics, de vie et de partage, mais aussi des lieux de travail ou encore de nature. Au-delà du sentiment vécu, il s’est rapidement posé la question de ce que représentaient ces lieux, de ce qui pouvait in fine expliquer un ressenti. Des questions ont émergé qui venaient aussi interroger la place de l’humain, de ses loisirs, de ses actions, de sa cohabitation avec les autres.

Une fois le message trouvé, il a fallu expérimenter des mises en scènes et des cadrages lors des prises de vue, autant de choix langagiers propices à ne pas laisser d’ambiguïté ou alors à en créer afin de questionner le regard du futur spectateur. Pour cela, les élèves ont eu la chance de travailler sous la houlette du photographe Pascal Drouard.

Lors des séances de prises de vue in situ avec ce dernier, il a alors fallu adapter ses idées avec la réalité du terrain et la contrainte du temps imparti, faire appel à son sens de l’initiative, à la communication efficace en groupe, etc… Ensuite ont eu lieu l’editing et le choix du tirage à exposer. Un temps d’écriture a permis de joindre une matière textuelle en vue de l’élaboration des cartels accompagnant les œuvres.

Dès la rentrée, la classe de 1ère pro CGEA a eu la tâche d’organiser l’exposition des 12 œuvres créées durant l’année de 2nde. L’occasion de réfléchir et de s’essayer à la scénographie d’un espace, à son aménagement, à un accrochage, à l’accueil d’un public ; de s’exercer à la communication en créant une affiche, des articles, en assurant la promotion de l’exposition au sein du lycée comme auprès des médias. Et de comprendre qu’exposer sa vision du monde est autant un acte artistique que médiatique.

Cette ouverture ou inauguration d’exposition en comité restreint, protocole sanitaire oblige, a toutefois rencontré un certain succès tant auprès des classes, des élèves curieux, de quelques parents d’élèves et d’invités. L’exposition, visible jusqu’en décembre, sera amenée ensuite à partir en itinérance dans un premier temps à la mairie de Rouillon. Ce partenariat vise par ailleurs à tisser une collaboration durable avec la commune afin de pouvoir bénéficier d’une visibilité hors-les-murs et faire rayonner les projets socioculturels créés au lycée. D’autres lieux d’expositions sont en cours de recherche avec la possibilité d’exposer dans d’autres établissements ou plus ponctuellement dans le cadre d’événements.

Ce projet a été mené en lien avec le réseau art’ur

+ infos:

aurélie.le-heude@educagri.fr

enseignante-animatrice ESC

LEGTA LE MANS

https://epau.sarthe.fr/

http://pascaldrouard.com/fr/accueil.html

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GlyPopPART

Exercice de style autour du Pop Art

« Attention, cet article peut contenir des traces de glyphosate ! Comment faire d’un sujet tabou une réflexion positive ? Comment traiter un produit chimique à réputation sulfureuse par le biais inattendu de l’art ? […]. Exposition détonante et étonnante. À la lettre près, elle explose et tranche dans le vif. Le tout est une question de regard ». (Extrait de l’article de Marie-Aimée Ide, revue Maine Découverte, à paraitre en juin 2021)

Du 29 mars au 19 mai 2021, à l’entrée de l’exposition « GlyPopArt » installée dans les ateliers de Machinisme du lycée, le public reçoit une boite de «Roundoprine », clin d’œil et travail graphique autour du célèbre médicament., avec à l’intérieur, la vraie/fausse notice qui présente… l’exposition. Ce projet artistique (MG1-EIE Projet Culturel), mené en lien avec le réseau art’ur, s’inscrit également dans le cadre du dispositif national EcophytoTER qui vise à accompagner la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en agriculture.

De septembre à décembre 2020, les jeunes ont réalisé un travail d’enquête et d’exposés afin de mieux appréhender, au-delà de leurs perceptions de départ, toute la complexité des enjeux et des débats : chercher à s’informer sur le glyphosate, c’est se confronter rapidement à des analyses radicalement contradictoires, aux certitudes et incertitudes profondes qui accompagnent cette transition agro-écologique et sociétale.

Petit à petit, l’art s’est immiscé dans ce parcours jusqu’à y prendre toute sa place, au travers d’une découverte et d’une initiation à l’art contemporain, principalement du mouvement Pop Art. S’arrêter, prendre de la distance… se décaler ; est-ce possible de poser un regard différent ? Laisser libre cours à son imagination, sa créativité, jouer aussi avec les questions du moment, sans forcément « prendre position », trouver un espace de liberté sur une question qui cristallise : appréhender ce que pourrait être la spécificité d’un regard artistique.

Le Pop Art a été choisi afin de proposer un support relativement accessible et qui semblait entrer en résonance, historique et culturelle, avec le phénomène du glyphosate : un certain regard sur la société industrielle, la société de consommation, des produits ou des personnages érigés en icônes, le marketing, la publicité, le cinéma, la bande dessinée, la culture de masse… Quelques clefs esthétiques ont été également proposées pour aider les élèves et préciser leur regard : couleurs vives, complémentaires, des aplats, peu de détails, des images dégradées, une absence de perspective, d’ombre, des images en série…

Utiliser les codes du Pop Art, prendre de la distance par rapport aux discours, éventuellement les détourner et s’engager dans une recherche esthétique autour d’un sujet vif et complexe : autant de défis que ces artistes « en herbe » ont dû relever : qu’ils en soient félicités !

Benoît Le Meur,

ESC Le Mans, 2021.

benoit.lemeur@educagri.fr

Auteurs : Terminales CGEA 2020-2021 ; Direction artistique : Jean-François Mollière (auteur photographe) ; Graphisme : Jérémy Florent ;

Intervenants semaine artistique : Pascal Aubin (Chef déco cinéma), Emilien Playe (étudiant Beaux-Arts) ; Autres intervenants : Eloïse Keller, cheffe de projet agro-écologie (EcophytoTER), Annick Kerrello (enseignante agronomie) ; Coordination : Benoît Le Meur : enseignant en éducation socioculturelle.

Partenaires : AgroCampus La Germinière, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, Ministère de la transition écologique et solidaire, EcophytoTER, Office Français de la Biodiversité, Bergerie Nationale, Région Pays de la Loire, Réseau Art’ur, PUBLI 24.

EXPO VISION

Projet socioculturel 2nde professionnelles AE & CEC 2019/2020 – 1ère professionnelle CGEA 2020/2021 du lycée agricole La Germinière (72)

Vendredi 16 Octobre 2020, la classe de 1ère pro CGEA a pu mettre en œuvre l’aboutissement du projet commencé en 2nde: l’expo photo Vision.

PERSPECTIVE : DONNER A VOIR SA VISION DU MONDE

Donner à voir une vision du monde, c’est au préalable nous mettre à distance de notre rapport à ce dernier en vue de le conscientiser et de le questionner. Ce monde nous parle à la fois de notre place dans un environnement à échelles multiples, à l’espace et au temps, de notre relation aux autres mais aussi à soi.

L’art est une sublimation et une revendication de cette expression de ce rapport au monde. C’est donc un medium idéal pour tenter de comprendre ce que nous sommes et ce qui nous entoure. La démarche artistique n’est en somme qu’un condensé de vie fait d’un mélange de hasard et de choix.En photographie justement, cette question de choix est primordiale et présente à chaque moment du processus de création. On choisit tout d’abord en cadrant une portion de la réalité. En cela, la photographie permet de questionner le réel et d’aborder la question de la subjectivité de toute image/vision qui n’est qu’une représentation du monde ne pouvant prendre en charge tous les aspects du réel. Mais, cette question du choix ne s’applique pas seulement lors de la prise de vue. Tout le processus photographique est empreint de cet acte : on choisit des tirages parmi des séries de photos, on choisit ensuite un espace pour donner à voir notre vision, dans cet espace on décide d’un dispositif, d’une installation, d’une exposition.

RETROSPECTIVE, DU GESTE ARTISTIQUE A L’ACTE MEDIATIQUE

Amorcé en 2019/20, dans le cadre du projet socioculturel, ce projet, qui réunissait les classes de 2nde pro AE et CEC, a eu pour premier objectif la découverte de la photographie d’art. Une première immersion a eu lieu lors de la visite d’une exposition à l’Abbaye de l’Epau en septembre 2019 afin de découvrir l’univers artistique de nombreux photographes émergents ou de renommée internationale autour du thème de la place de l’homme dans l’environnement. Les élèves ont pu découvrir aussi différentes installations d’exposition à travers un parcours commenté par les médiatrices culturelles. La visite s’est terminée par un atelier de création donnant l’occasion de se questionner sur l’acte photographique, ses codes, son langage.

Cette première approche a permis ensuite d’aborder en classe les différents critères permettant de définir les enjeux et les objectifs de la photographie en général et de la photographie d’art en particulier. La deuxième période du projet a été consacrée à l’acquisition de notions techniques et pratiques autour de la lecture et de l’analyse d’images. En outre, cette période a permis de poursuivre l’acquisition d’une culture photographique.

A partir de Janvier 2020 a commencé la mise en place du projet. Les élèves ont été amenés à se mettre en scène dans des lieux choisis pour leur force évocatrice en lien avec un sentiment. Comment s’exprimer avec l’outil photographique? Comment utiliser ce médium pour traduire en image ce ressenti ?

Des lieux ont été répertoriés tant au lycée que sur la commune… Des lieux de passage, des espaces publics, de vie et de partage, mais aussi des lieux de travail ou encore de nature. Au-delà du sentiment vécu, il s’est rapidement posé la question de ce que représentaient ces lieux, de ce qui pouvait in fine expliquer un ressenti. Des questions ont émergé qui venaient aussi interroger la place de l’humain, de ses loisirs, de ses actions, de sa cohabitation avec les autres.

Une fois le message trouvé, il a fallu expérimenter des mises en scènes et des cadrages lors des prises de vue, autant de choix langagiers propices à ne pas laisser d’ambiguïté ou alors à en créer afin de questionner le regard du futur spectateur. Pour cela, les élèves ont eu la chance de travailler sous la houlette du photographe Pascal Drouard.

Lors des séances de prises de vue in situ avec ce dernier, il a alors fallu adapter ses idées avec la réalité du terrain et la contrainte du temps imparti, faire appel à son sens de l’initiative, à la communication efficace en groupe, etc. . Ensuite a eu lieu l’editing et le choix du tirage à exposer. Un temps d’écriture a permis de joindre une matière textuelle en vue de l’élaboration des cartels accompagnant les œuvres.

Dès la rentrée, la classe de 1ère pro CGEA a eu la tâche d’organiser l’exposition des 12 œuvres créées durant l’année de 2nde. L’occasion de réfléchir et de s’essayer à la scénographie d’un espace, à son aménagement, à un accrochage, à l’accueil d’un public ; de s’exercer à la communication en créant une affiche, des articles, en assurant la promotion de l’exposition au sein du lycée comme auprès des médias. Et de comprendre qu’exposer sa vision du monde est autant un acte artistique que médiatique.

Cette ouverture ou inauguration d’exposition en comité restreint, protocole sanitaire oblige, a toutefois rencontré un certain succès tant auprès des classes, des élèves curieux, de quelques parents d’élèves et d’invités. L’exposition, visible jusqu’en décembre, sera amenée ensuite à partir en itinérance dans un premier temps à la mairie de Rouillon. Ce partenariat vise par ailleurs à tisser une collaboration durable avec la commune afin de pouvoir bénéficier d’une visibilité hors-les-murs et faire rayonner les projets socioculturels créés au lycée. D’autres lieux d’expositions sont en cours de recherche avec la possibilité d’exposer dans d’autres établissements ou plus ponctuellement dans le cadre d’événements.

Ce projet a été mené en lien avec le réseau art’ur

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aurélie.le-heude@educagri.fr

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