Musique en papiers : musique, écriture et journalisme

Avec les élèves de 1ère SAPAT du lycée Edgard Pisani de Montreuil-Bellay.

Atelier de chant lyrique

Petit retour en 2021

Durant l’année 2020-2021 les élèves, alors en 2nde SAPAT, ont participé à l’action éducative ligérienne (AEL) « Wagner le Ring sans parole » proposé par l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL). Entrant dans le cadre du référentiel EP3 mais surtout EG1, le parcours mêlait musique, littérature et bandes-dessinées et devait se ponctuer par un concert du Ring – seulement orchestré et durant 1h30 – en mars 2021. Devait ? Oui. Un confinement de dernière minute a décalé le final après mi-juin. Étant le seul lycée agricole (apparemment nous étions les 1ers de l’enseignement agricole à faire une AEL ONPL!), nos élèves étaient partis en stage…

Néanmoins, cette AEL proposait aux élèves de remettre des mots et des images sur la musique et d’ainsi découvrir et s’approprier le riche univers de L’Anneau du Nibelung. Ils ont pu développer, à travers 4 ateliers mais aussi les rencontres et les cours d’ESC, leur créativité musicale, plastique mais aussi dans l’écriture.

La classe a travaillé sur le 2ème opéra « La Walkyrie » :

  • 2 ateliers BD avec la Maison Fumetti de Nantes : Écriture du scénario et séquençage en bandes-dessinées de l’opéra.

  • 2 ateliers slam/MAO avec l’association Kontrat Dixion : Écriture de textes sur les thématiques de la Walkyrie (amour, pouvoir, trahison…) et création de musique assistée par ordinateur (MAO) d’après les leitmotiv du Ring de Wagner.

L’ensemble des productions bandes-dessinées de tous les lycées ont été rassemblées dans 2 tomes disponibles au CDI de l’établissement. Les morceaux de slam ont été diffusés sur youtube ; n’ayant pas eu toutes les autorisations des élèves, leurs créations n’ont pas été publiées. Elles sont tout de même disponibles sur le serveur du lycée.

Enregistrement des morceaux de slam

Projet ONPL : 2ème édition !

Cette année, l’AEL musical ONPL récidive avec une proposition alléchante : lier le journalisme et la musique classique. Maintenant en 1ères, ce projet cadre parfaitement avec l’étude des médias du module MG1. Les objectifs sont de produire une interview d’un.e musicien.ne et une critique du concert « les nuits d’été » avec comme répertoire, Berlioz, Debussy, Satie et Brahms, compositeurs qui ont l’originalité d’avoir beaucoup écrit sur la musique, la leur et celle des autres. Comme pour l’année antérieure, la proposition s’accompagne d’une formation pour les enseignants responsables du projet.

A travers cette AEL, les élèves se sont essayés à l’écriture sur la musique, en s’inspirant des écrits de ces compositeurs et d’autres personnalités musicales. La plupart ont eu la chance de réaliser le parcours de l’année précédente et ont donc certains prérequis sur la musique classique, le chant lyrique et l’orchestre philharmonique. Leur restitution finale a pris la forme d’un article, accompagné de l’interview d’un musicien de l’ONPL et d’illustrations. Les ateliers d’écriture journalistique ont permis aux élèves de se familiariser avec ce format, de forger leur esprit critique et de réfléchir aux différentes manières d’exprimer leur opinion et leur ressenti. Leur réflexion a été nourrie par le concert commenté autour des Nuits d’Eté de Berlioz, l’échange avec le musicien de l’ONPL ainsi que la découverte de la foisonnante salle de presse mise à leur disposition le jour des concerts.

Le concert « Les nuits d’été »

Une nouvelle série d’ateliers pratiques

  • 3 ateliers d’écriture journalistique avec le journal local Nantais « Les autres possibles » : Se familiariser avec le métier de journaliste ainsi qu’apprendre à exprimer leur ressenti et à écrire de façon argumentée. Préparer l’interview des musicien.nes et de leur texte autour du concert lors des deux 1ères séances, avant d’améliorer leurs articles lors de la dernière séance.

  • Concert commenté autour de la voix lyrique avec Léonor Leprêtre, soprano, et Thibault Maignan, pianiste : Découvrir la voix lyrique, qui peut paraître si particulière lorsqu’on l’entend pour la première fois. S’immerger une première fois dans les Nuits d’Eté de Berlioz et ainsi réfléchir à la façon dont ils voudront les traiter dans leur article.

  • Interview d’un.e musicien.ne de l’ONPL : Rencontrer un.e musicien.ne le jour du concert et réaliser l’interview en 30 min par groupes de 4-5 personnes.

  • Au cœur d’une salle de presse : Dans un espace dédié aménagé à la façon d’une salle de presse et accompagnés par les chargées d’action culturelle de l’ONPL, chercher par eux-mêmes les éléments manquants pour la rédaction de leur article avec différentes ressources : ouvrages, banques d’images, exemples variés d’écrits sur la musique, sur l’ONPL, sur l’orchestres symphonique et ses instruments, fiches thématiques sur les œuvres et compositeurs au programme du concert, etc. S’approprier différentes ressources à travers différents médiums, afin d’avoir toutes les clés pour vivre le concert de façon éclairée et écrire un article qui leur ressemble.

L’ensemble des élèves ont élu la meilleure interview et la meilleure critique de la classe pour qu’elles soient publiées sur le blog « des autres possibles ». Les équipes de l’ONPL et des autres possibles ont félicité les productions des lycéens sur le soin apporté au contenu et à la mise en page.

L’interview élue par la classe

En savoir +

https://onpl.fr/

https://paysdelaloire.e-lyco.fr/decouvrir-la-musique-symphonique-lopera-le-jazz-ou-le-theatre/

https://www.kontrat-dixion.net/

https://www.maisonfumetti.fr/

https://lesautrespossibles.fr/

Partenaires et soutiens financiers

Région Pays de la Loire, ONPL, établissement Edgard Pisani, art’ur

Ludovic Waszak ESC

Lycée agricole Edgard Pisani de Montreuil-Bellay

ludovic.waszak@educagri.fr

L’art de la créativité : le film suédé

Comment d’une inscription au dispositif Lycée et apprentis au cinéma en Pays de la Loire (LAC) découle une histoire pleine d’opportunités, de rencontres et de créativité ?

Après plusieurs années sans participer au dispositif LAC proposé par l’association Premiers Plans, le lycée Edgard Pisani – sous l’impulsion de Virginie Jadeau, enseignante d’éducation socioculturelle – se replonge dans l’univers du cinéma avec deux classes dont les 2ndes aménagements paysagers et vitivinicoles. Ces derniers sont concernés par projet booktrailer (https://www.docpourdocs.fr/spip.php?article533) en lien avec les sélections du Prix des Incorruptibles (https://www.lesincos.com/) et mettront donc à profit leurs talents de cinéastes dans l’année.

Une proposition anodine…

LAC est également force de proposition d’ateliers pédagogiques, à destination de différents publics scolaires, entièrement financés par le dispositif. Fin 2019, relance du réseau art’ur à qui serait intéressé par 4h d’atelier « films suédés » ; la classe concernée par les sorties au cinéma déjà engagée sur le projet booktrailer ne peut y répondre en terme de planning.
Forcément bénéfique pour les élèves, le projet films suédés est « transféré » à la classe de 3ème prépa pro.

L’objectif principal est de réaliser le suédage d’une scène de film.

Le suédage est le remake d’un film réalisé dans des conditions artisanales voire rudimentaires, avec des acteurs qui en rejouent les scènes plus ou moins fidèlement, parfois seulement de mémoire.

Wikipédia

Le film a l’origine de ce procédé est Be kind rewind (2008) de Michel Gondry, bien sûr programmé à la sélection LAC 2019-2020.
Synopsis : Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels « SOS Fantômes », « Le Roi Lion » et « Robocop ».

Outre l’objectif final, les buts sont de comprendre la création filmographique – du storyboard à la production – avec l’exemple d’une scène de film connu, ici, « Les tontons flingueurs »

Future scène suédée par les élèves

… devient une proposition surprenante !

Une ou deux semaines avant le 1er atelier prévu pour fin janvier, un mail particulier attendait parmi une dizaine d’autre dans la boite éducagri.
Son émetteur, Émile Rabaté, assistant-réalisateur de Julie Bertuccelli (réalisatrice entre autre de « la cour de Babel« ), expose et propose un projet passionnant : pour les 30 ans du CNC (Centre National du Cinéma), ce dernier, afin de valoriser ses actions pédagogiques, a commandé un court-métrage documentaire relatant différents ateliers qu’il finance.
Julie Bertuccelli et Émile Rabaté souhaitent venir filmer les 3ème prépa pro pendant l’intervention de Cécile Guichard.

Opportunité inouïe et unique pour nos collégiens de voir et de vivre une véritable expérience cinématographique avec une équipe professionnelle !

Une proposition qui prend vie

Après d’âpres négociations et discussions autour de l’organisation du projet – date, 2h d’atelier en plus ainsi qu’une copie du film documentaire pour l’établissement – le binôme de tournage est accueilli, fin février, dans la classe des 3ème pour des échanges pendant 1h, entre questionnement et étonnement face à des professionnels de l’industrie cinématographique. Autour de sujets aussi divers que les métiers du cinéma, le budget et le temps de création d’un film, le déroulement du tournage qui allait suivre mais également le fonctionnement du matériel, les élèves se préparaient intérieurement avant de se lancer dans la réalisation de la scène suédée.

Au foyer de l’établissement les élèves sont séparés en 3 pôles :

  • acteurs : mis en place de la scène de tournage, apprentissage des textes et des postures, recherche d’accessoires
  • tournage : préparation des scènes, des angles de prise de vue, timing des scènes, prise vidéo et son.
  • montage : montage vidéo des scènes filmées, création de générique, incrustation de musique.

Les élèves investis dans leurs rôles respectifs, ont utilisé leur propre matériel pour filmer les scènes : leur smartphone. Cela leur a donné la possibilité de pouvoir continuer d’explorer, en dehors de l’atelier, la création vidéo. Toute l’intervention a été suivie, filmée et enregistrée par Julie Bertuccelli à la caméra et Émile Rabat à la prise son.

Une fin encore indéfinie

Le montage n’ayant pu être entièrement réalisé au cours des 3h d’atelier, les rushes restant devaient être envoyer à Cécile Guichard pour qu’elle le finalise.
Le contexte sanitaire de ces derniers mois n’a pas permis la production de la scène suédée et la perte de données d’un des téléphones servant au tournage entérine entièrement la possibilité de la voir éclore un jour.
Le film documentaire n’a pas encore été envoyé à l’EPL Edgard Pisani mais le sera prochainement.
Quoi qu’il en soit, les élèves sont repartis des images et des mots plein la tête, avec un seul centre de discussion à la sortie : ce qu’ils avaient fait, créé, imaginé en étant actifs dans un atelier pédagogique tout en étant acteurs d’un film documentaire professionnel.

Ce atelier mené en lien avec le réseau art’ur a reçu l’appui du réseau Lycéens au Cinéma.

Ludovic Waszak
Enseignant Éducation socioculturelle

ludovic.waszak@educagri.fr