Au gré de cinq rendez-vous programmés de décembre 2020 à mars 2021, nous avons travaillé sous forme de dialogue, en interrogeant les notions de référence artistique et de processus créatif. Quelles sources peuvent-être à l’origine d’une oeuvre ? Quelles correspondances établir entre ces références et la réalisation qui en découle ? Sur une proposition de l’école d’art, la classe de 1ère STAV a été invitée à construire un projet de micro édition à partir d’un questionnement sur la thématique de la traversée des espaces. Deux enseignantes de l’école d’art et un artiste, Grégory Valton, ont été associés au projet et ont accompagné les élèves tout au long du processus.
Lors d’un premier rendez-vous, nous avons échangé autour d’une sélection d’oeuvres de l’artothèque Benjamin Rabier présentées par Grégory Valton. Une thématique a émergé : la traversée. Ce fût l’occasion d’évoquer des questions d’éléments plastiques, de la composition, de hors champ, et de la projection de soi dans l’oeuvre. En quoi une oeuvre fait écho en moi, à des souvenirs, des émotions. Ce fût également l’occasion d’entendre un artiste témoigner de son propre processus de création, à la fois sur le plan intime, et sur le plan de la démarche (pratique, technique).
Quatre séances se sont déroulées à l’école d’art.
Les deux premières ont été consacrées à l’expérimentation plastique : pochoir en peinture (à l’éponge, au pinceau, au doigt…), dessin, découpage, collage, assemblage. « Cela faisait si longtemps que je n’avais pas utilisé de peinture », « ça fait trop du bien, j’ai l’impression de retourner en enfance ». Les jeunes ont plongé dans la proposition avec beaucoup d’enthousiasme et de fraîcheur.
Au cours des deux dernières séances, il a fallu finaliser l’édition. Une phase d’editing a permis de regarder l’ensemble des productions, de les trier, de les classer par couleur, par forme ou selon ce qu’elles suggéraient. Enfin par petits groupes d’élèves, des associations d’images ont émergé par assemblages, découpages, superpositions pour arriver à l’ultime séance, le façonnage et l’assemblage.
30 exemplaires imprimés et façonnés par les élèves.
Le livre-fanzine s’est construit au fil des séances, sans qu’une forme ait été établie au préalable. Cela a permis une grande liberté. Entre les séances, les jeunes ont été invités à prélever des images, des éléments de texte dans la presse, et à produire eux-même du texte. Un collage de ces textes, un peu façon cadavre exquis, fait d’ailleurs l’objet de la couverture. Belles rencontres avec les intervenantes et l’artiste, et belles retrouvailles, pour certains, avec un eux-même oublié.
Emmanuel Devineau, enseignant animateur ESC Lycée Nature, Sonia Campos, intervenante à l’école d’arts de la Roche-sur-Yon